Bon à savoir!
Préambule
Un enfant est considéré comme prématuré s’il naît avant 8 mois et demi de grossesse (37 semaines d’aménorrhée). Ses organes ne sont pas tous prêts à affronter la vie extra-utérine, mais des progrès médicaux récemment accomplis permettent aujourd’hui de pallier cette immaturité, au moins en partie, et d’en réduire les conséquences. Et pour améliorer encore la prise en charge de ces enfants qui arrivent au monde un peu trop tôt, les spécialistes continuent de faire des recherches.
Définition
Une naissance prématurée a lieu avant le terme de la grossesse, qui intervient normalement au bout de 41 semaines d’aménorrhée, soit 9 mois et demi à compter de la date des dernières règles. Un enfant est considéré comme prématuré s’il nait avant 37 semaines d’aménorrhée (SA), soit 8 mois et demi de grossesse.
On distingue trois niveaux de prématurité :
- la prématurité moyenne, qui correspond à une naissance entre la 32e et la 36e semaine d’aménorrhée révolue (7 mois à 8 mois de grossesse),
- la grande prématurité, pour les naissances qui interviennent entre la 28e et la 32e SA (6 mois à 7 mois de grossesse),
- la très grande prématurité, pour les naissances avant 28 semaines, soit en deçà de 6 mois de grossesse.
La prématurité est une source d’inquiétude, notamment parce que la fragilité des enfants nés trop tôt est associée à un risque de décès plus élevé : environ deux tiers des décès recensés chez les enfants concernent des enfants nés prématurément ou avec un faible poids de naissance.
Causes
Environ 70 % des naissances prématurées sont spontanées, dues à des contractions précoces dont la cause est rarement identifiée, ou encore à la rupture prématurée des membranes fœtales (ces ruptures étant parfois d’origine infectieuse).
Les autres naissances prématurées sont provoquées et ont le plus souvent lieu par césarienne. Il s’agit alors d’une décision médicale : une naissance prématurée peut être décidée en raison d’un risque majeur pour la santé du fœtus ou de la mère en cours de la grossesse. Ce risque peut être lié à un retard de croissance grave du fœtus, une hypertension artérielle sévère chez la mère, ou une hémorragie maternelle dont l’origine n’est pas toujours expliquée.
Parmi les autres causes possibles d’accouchement prématuré, citons : certaines infections (génito-urinaires ou généralisées), des anomalies de l’utérus et/ou du placenta (comme le placenta prævia qui peut se compliquer d’une hémorragie), un diabète maternel ou encore un hématome rétro-placentaire (décollement prématuré du placenta accompagné d’un hématome).
Conséquences
La naissance prématurée d’un enfant interrompt son développement in utero : tous ses organes sont présents mais ils sont encore immatures. Les complications les plus graves concernent principalement le cerveau, les poumons, le tube digestif et l’œil.
L’enfant né immature a des poumons qui ne sont pas encore complètement formés et qui ne peuvent pas lui assurer une bonne respiration. Son système immunitaire lui également n’étant pas complètement au point ne permettra pas une bonne protection contre les attaques externes.
Prise en charge
La prise en charge d’un enfant prématuré dépend de son stade de prématurité. Les prématurés extrêmes et grands prématurés sont accueillis en service de réanimation néonatale. Ils sont ensuite orientés vers les soins intensifs, puis en service de néonatalogie quand leur état de santé est stable.
Les prématurés sont placés dans des couveuses chauffées et humidifiées pour maintenir leur température centrale entre 36,5°C et 37,5°C. Les enfants peuvent sortir de ces couveuses lorsque leur poids et leur capacité à réguler leur température le leur permettent.
Durant cette hospitalisation, ils reçoivent tous les soins qui sont nécessaires à leur état de santé et leur degré de prématurité. Il peut s’agir d’un assistance respiratoire, une alimentation par voie parentérale et la l’administration d’antibiotiques.
Conclusion
La prise en charge des enfants nés prématurés doit intégrer la protection de leur développement, notamment cérébral, en limitant le stress lié à l’environnement des unités néonatales et aux soins dans le plus grand respect de leurs rythmes veille/sommeil (niveau bas de lumière, alternance jour/nuit, faible niveau sonore, postures qui respecte la position physiologique en flexion…).
L’obstétricien